Parce que tout le monde a son histoire +

1998 – Je pénétrais dans le QG de campagne de mon oncle, c'était un peu difficile de ne pas voir que c'était lui le candidat ou même de quel parti il était tant les posters à son image était partout. Les gens passaient à côté de moi sans vraiment me voir, tout le monde s'agitait dans tous les sens. Ils semblaient tous terriblement occupé, mais personne ne se parlait tous captiver parce qu'ils étaient en train de faire, comme si tout le monde avait une mission à accomplir et rien d'autres. Je regardais autour de moi sans savoir qui interrompre pour demander où était le bureau de mon oncle, au bout de quelques temps une jeune femme se planta devant moi avec un sourire. « T'es perdu ? Ou alors ils envoient des espions sacrément douer ces jours-ci. ». Je mis quelques temps à réagir un peu perplexe face au terme espion, sûrement une référence aux républicains. « Pas vraiment je cherche le bureau de mon oncle, Kenneth Anderson. ». Elle me regarda avec un grand sourire de haut en bas et me tendit le café qu'elle avait à la main. Je m’apprêtais à refuser poliment quand elle me devança. « A gauche au fond du couloir, tu lui apporteras ça au passage, il devient incohérent si il a pas sa dose de caféine en fin d’après-midi ». Aussitôt qu'elle m'avait déléguer sa tâche, elle disparaissait sans que je ne puisse rajouter un mot. Je tapais à la porte du bureau et la voix à l'intérieur me signifia d'entrer, il était assis derrière son bureau et me fit signe de prendre place face à lui à son bureau. « Qu'est-ce qui t'amènes aussi loin de l'université ? D'après ta mère tu passes tout ton temps à la bibliothèque à étudier. Tu ferais un super politicien Rhett, même ton père n'arrive pas aussi bien à lui mentir. ». Il avait un léger sourire aux lèvres qu'il tentait de cacher en faisant mine de continuer à lire ses différentes documents. C'était vrai que j'étais un très bon élève, mais j'étais loin de passer tout mon temps à la bibliothèque. Je posais le café sur le bureau et prenait place en face de lui. « Tu sais que j'étudie les sciences politiques ? ». Il me regarda en haussant les sourcils pour me demander de continuer avant qu'il s’énerve, il savait parfaitement ce que j'étudiais à force d'entendre mes parents en parler. « Voilà, je voulais savoir si je pouvais travailler sur ta campagne pendant mon temps libre, voir à quoi ressemble la politique dans la réalité et tout ça. ». Il prit une longue gorgée de son café et me fixa quelques secondes dans les yeux, tout sourire disparu de son visage. Son expression resta neutre jusqu'à ce qu'il reprenne la parole. « Sort de mon bureau. Trouve la blonde qui t'as donné ce café et demande lui un téléphone et une chaise. ». J'offris un grand sourire et me dirigeait tout exciter vers la porte de son bureau pour me mettre à l'ouvrage, je me retournais en entendant mon prénom. « Si tu pouvais éviter de l'allonger sur le bureau si tu vois ce que je veux dire. C'est la meilleure assistante que j'ai eu depuis un moment. ».


2008 – Le candidat républicain fulminait dans un coin de son bureau, il avait attendu ce moment pendant tellement longtemps. Kenneth Anderson avait enfin décidé de prendre sa retraite, mais un autre Anderson sortait de nul part pour lui voler le poste qui lui était destiné. Il se tourna vers son directeur de campagne qui était déjà prêt à partir à l'attaque. « Bon qu'est-ce qu'on sait sur ce Rhett Anderson ? A part qu'il est jeune et beau comme un Dieu. ». Son directeur de campagne lui lança un regard interrogateur un peu surpris. « Idiot. J'ai entendu des bénévoles parlaient de lui, enfin des femmes surtout. ». Le directeur de campagne afficha une expression un peu plus rassuré, c'était déjà compliquer de faire élire un candidat républicain dans ce district de Chicago sans en plus qu'il se révèle gay. « C'est le neveu de Kenneth Anderson, il a déjà un avantage sur la plupart des électeurs qui connaissent son oncle et votent pour lui depuis des années. Son père est un homme d'affaire siégeant au conseil d'administration de plusieurs grosses entreprises, autant dire qu'il a largement de quoi financer cette campagne. Sa mère est juge, mais elle est blanche comme neige, pas un scandale rien d'exploitable. Apparemment il a un grand frère, mais j'ai rien pu trouver sur lui. Il a fait son premier cycle universitaire à l'université de Chicago en sciences politiques, il a ensuite intégré l'école de droit d'Harvard où il est ressorti avec les honneurs. ». Il fit une pause pour tourner la page de son calepin, il lança un regard soucieux vers son candidat pour lui demander ses impressions. « Beau et en plus intelligent, tout ce qui me fallait. ». Il sourit légèrement, les campagnes n'étaient que plus intéressante lorsque l'opposition était à la hauteur, il se repencha sur sa lecture. « Il passe l'examen du barreau avec succès et intègre un cabinet d'avocats jusqu'en 2004. Je ne sais pas comment, mais il s'est retrouvé à travailler sur la campagne pour la mairie de Chicago. Après leur victoire il a intégré le service juridique de la mairie de Chicago, mais d'après mes sources il est vite devenu un proche collaborateur du maire. Voilà le tableau, son oncle décide de prendre sa retraite et le parti démocrate décide de catapulter le petit jeune qui monte dans son siège, encore mieux si ils ont un lien de parenté. Bon il y a quand même quelques points positifs, de ce que j'ai entendu il y a eu quelques petits drames à la mairie à cause de ses histoires à droite et à gauche. Il paraîtrait même que son directeur de campagne n'engagent que des hommes sur sa campagne pour travailler en proche collaboration avec lui, mais ce ne sont peut être que des bruits de couloirs. ». Le candidat avait une petite lueur dans le regard à l'entente de cette dernière information, pas si parfait le jeune démocrate apparemment.


2009 – J'étais dans mon appartement de Chicago en train de préparer mes cartons pour déménager à Washington. La campagne n'avait pas été de tout repos, mais j'allais enfin devenir un membre du Congrès. J'espérais que les histoires qui avaient resurgi pendant la campagne ne me suivraient pas trop, mon oncle m'avait prévenu que les journalistes de Washington étaient encore pires que tous ceux que j'avais bien pu croiser à Chicago. Et puis franchement, je ne voyais pas où était le problème, j'avais eu des histoires avec plusieurs femmes au cours des années, bon certes peut être un peu plus que la plupart des gens, mais je n'étais pas marier ni aucunes d'elles. Encore si les attaques des républicains s'étaient limitées à ma vie amoureuse, je l'aurai mieux vécu, mais ils avaient chercher la moindre petite erreur dans le travail de ma mère et évoquer l'homosexualité de mon frère. Je fermais le dernier carton en soupirant, d'après les gens la première campagne était la plus difficile donc j'avais juste à mettre tout ça derrière moi, et me concentrer sur mon nouveau travail représenté mes électeurs. C'était plutôt classe comme titre et en plus j'avais hâte de défendre mes idées à la chambre des représentants. Alors que je m'étais ouvert une bière pour me féliciter d'avoir terminer mes cartons, mon téléphona sonna. « Allô ? ». Aucun bruit pendant quelques secondes avant que je n'entende les sanglots de ma mère. « Ton frère.... c'est bientôt fini, vient à l’hôpital. ». La bière m'échappa de la main explosant sur le sol, tout au long de la campagne je n'avais pas été très présent dans la vie de mon frère et je n'avais pas vu son état se dégrader. Je le savais condamner depuis qu'on lui avait diagnostiqué tardivement le sida, mais pourtant je m'étais plongé à corps perdu dans ma campagne, si j'avais su j'aurais fait les choses autrement. Maintenant il était trop tard.


2012 – Je m'ennuyais à mourir dans une commission interminable sur une loi qui ne verrait probablement jamais le jour. Il était bien loin le temps où je m'extasiais devant un rien, mes envies de faire changer les choses en matière de santé, d'éducation ou de port d'armes était loin derrière moi. Je m'étais habituer à vivre au jours le jours, à profiter des opportunités qui s'offrent à moi. C'était une période calme, personne n'était venu me voir pour changer ou plutôt « acheter » un de mes votes depuis au moins une semaine ce qui était rare. Ce système m'aurait dégoûté lors de mon entrée en fonction, mais j'avais vite compris que si l'on veut obtenir quelque chose dans ce système, il faut marchander sa voix. Bien sur je n'avais jamais voté une loi à laquelle j'étais farouchement opposé ou allant à l'encontre de mes convictions les plus profondes, mais jouait le difficile pour obtenir une contrepartie ne fait jamais de mal. Je sortais du Capitole plus que prêt à rentrer chez moi et m'affaler dans mon canapé avec une bonne bouteille de whisky. « Anderson attend ». Je me retournais et voyait un représentant de Californie s'avançait vers moi. « Alors le dernier article de l'Enquirer t'empêche pas de draguer ? ». Je souris, un article était paru il y a quelques semaines à mon sujet, apparemment la seule raison pour qu'un bel homme de 32 ans ne soit pas marier est qu'il est secrètement homosexuel. J'en avais ris et les autres membres du Congrès en riait encore, c'était impossible à croire quand on connaissait mon âme de séducteur. « C'est gentil de t'inquiéter pour moi, mais je n'ai pas de souci de se coter là. Mais c'est vrai que je commence un peu à avoir fait le tours de Washington. ». Il rigola à ma blague avant d’enchaîner sur les dernières frasques de notre gouvernement.